La révolution digitale : le paiement mobile fusionne avec le online 2
Le paradoxe africain, c’est
d’observer une croissance fulgurante du Mobile Money tandis que le taux de
bancarisation sur le continent continue d’évoluer à pas de tortue. Ce sont les
kenyans qui en 2007, ont donné le ton avec le tout premier service de paiement
par téléphone mobile, le M-pesa.
Une véritable niche dans laquelle
s'engouffrent les utilisateurs, qui y voient un moyen plus simple d’assurer
leurs transactions financières. Comment une telle innovation a pu en si peu de
temps prendre le pas sur les services bancaires, pourtant présents sur le
continent depuis bien des décennies, au point d’assurer dans certains Etats
comme le Kenya près de 66% des transactions financières ?
Plus de la moitié des comptes de
paiement sur mobile dans le monde se trouvent en Afrique, et cette révolution
est le fait des opérateurs de téléphonie mobile, qui ont donné accès aux
services financiers de base à plus de 80 millions d'Africains à ce jour. Au-delà
de l'efficacité de ces différents services, se cache un véritable phénomène de
mode. Depuis un téléphone basique, en composant un code très simple, il est
possible de consulter son solde et de transférer de l'argent à un proche avec
son seul numéro de mobile. Les abonnés de l'opérateur peuvent envoyer de
l’argent à leur famille restée au village, payer leur facture d'eau ou
d'électricité, leurs impôts, recevoir leur salaire et même régler les frais
d'inscription scolaire. Fini, les longues distances et heures d'attente, et
leur lot de mauvaises rencontres, pour retirer ou déposer des espèces au
guichet. L'argent mobile a changé la vie de nombreux Africains.
L’Afrique centrale est la zone qui a adopté le plus tardivement les transactions monétaires via le mobile. Mais elle est en train de combler son gap (voir image). source GSMA rapport 2017.
Si l’innovation enchante les
utilisateurs, elle sème également la panique au sein des certaines institutions
bancaires, et surtout auprès des microfinances, spécialisées dans le transfert
de devises, à l’échelle nationale et internationale. Le Mobile Money au
Cameroun par exemple, donne de grosses sueurs froides aux entreprises locales
qui il y a 3 ans encore, se proclamaient leaders dans le secteur du transfert
d’argent. Express Union, l’un des pionniers pourtant dans le service du
paiement mobile en 2008, s’est vu débordé par l'impressionnant déploiement des
opérateurs télécoms implantés au Cameroun. Un coup dur qui a fait prédire à bon
nombre d’observateurs la mort programmée de ces entreprises.
Le marché du Mobile Money en
Afrique, très avancé, n'est pas pour autant mature : il n'a pas décollé dans
tous les pays de façon synchronisée et le potentiel reste énorme dans les zones
rurales. Son développement constitue un levier majeur de désenclavement et
d'inclusion financière mais aussi une opportunité économique de très grande ampleur.
Dans les sphères politiques
africaines, le développement des télécoms est partout devenu prioritaire. Aux
yeux de tous, les mobiles et smartphones constituent un levier de choix pour
doper l'économie, tous secteurs confondus. Alors que très peu d'Africains
disposent d'un compte en banque, les solutions de paiement et de transfert
d'argent mobile apparaissent comme des catalyseurs de l'activité.


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